Comme des clous solidement fixés à une planche de bois, certains propriétaires chinois refusent de céder leur maison alors que des quartiers flambants neufs poussent autour d’eux. Un entêtement qui donne lieu à d’incongrus compromis !
L’expression peut faire sourire, et pourtant, les « maisons clous » sont un véritable fléau immobilier pour l’Empire du Milieu. Le phénomène débute en 2007, après l’instauration par le gouvernement chinois du droit à la propriété privée, jusque-là interdit par le régime. Des dizaines de propriétaires s’opposent à l’expropriation de leurs terres par les promoteurs immobiliers, qui se retrouvent forcés de contourner les habitations résistantes pour construire autoroutes et nouveaux quartiers. A Chongqing, dans le Sud du pays, les autorités ont été jusqu’à creuser un fossé de dix mètres autour d’une maison, privant leurs habitants d’eau et d’accès à l’extérieur. Florilège de ces situations absurdes, symbole de la lutte de quelques irréductibles contre le régime.
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Haut perché
A Chongqing, dans le Sud du pays, les autorités ont été jusqu’à creuser un fossé de dix mètres autour d’une maison occupée depuis trois générations, privant leurs habitants d’eau et d’accès à l’extérieur. Il aura fallu deux ans pour convaincre la famille de renoncer à ce bout de terrain. |
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Grande vitesse
Dans la province de Zhejiang, une maison isolée au beau milieu d’une route fait office de rond-point improvisé ! En 2012, les immeubles du quartier sont rasés pour laisser place à un nouvel axe routier. Toutes, sauf une : celle d’un couple de retraités bien décidés à conserver leur chez eux. |
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Seul au monde
Entre les barres de deux immeubles à Hong-Kong, les propriétaires d’une petite maison de brique poursuivent leur vie tranquille. Le terrain soigneusement délimité laisse place à un potager, perdu au milieu des pavés. |
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Savoir s’adapter
Situé en face du centre commercial de la ville de Changsha, les propriétaires de cette maison clou ont eu la judicieuse idée d’ouvrir une boutique au rez-de-chaussée. |
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Repos perturbé
Ici pas de maison mais une stèle funéraire sous laquelle repose le corps d’un défunt. Après plusieurs mois de discussions, la famille cède à la pression des promoteurs et déplace le tombeau contre une compensation de 120 euros. |